mardi 27 février 2018


OUVERTURE DU RIDEAU


Nous l'avions dit, nous l'avons fait.
De retour d'une semaine très intense, riche de travail, de rencontre et de bonne humeur.
Le challenge a été gagné, même au delà de nos espoirs, les éléments s'étant remarquablement "conjoncturés".

Tout a commencé par une nuit d'insomnie a écouter la pluie chanter sur la tôle du fourgon en se disant "bonjour la galère, comment allons nous faire travailler une douzaine de personnes sous la pluie".
Petit miracle, et il y en eut d'autres durant la semaine, au petit matin, le ciel vidé de ses eaux a fermé les robinets. Et les travaux se sont succédés jour après jour sans coup férir - ce qui ne veut pas dire sans force ni courage.

Merci à Nicole, Anaïs, Hélène, Marie-Andrée, Régis, Jean-Yves, Jean-Pierre, Jean-Noël, Vincent, Kévin, Manech et Camille. Merci à Fabienne pour une intendance complètement ad hoc.

Les travaux se sont croisés et ont bien souvent été menés simultanément mais pour la clarté du récit, nous les rapporterons de façon thématique.  

En voici le récit en images, prises sur le vif.

Logiquement nous commencerons par l'agrandissement de l'ouverture du portail, condition sine qua non pour faire entrer les entreprises dans la cour de l'école malgré une rue très étroite.

Nous pensions trouver là jeu d'enfant, avec l'idée que, quelques pierres ôtées, le mur lâcherait prise en peu d'heures. Loin s'en faut. Construit pour durer des siècles avec des moellons de granit de forte taille, calés et liés avec de la terre enrichi d'argile, le tout recouvert d'un enduit de ciment de quinze à vingt millimètres, le mur a résisté, y compris au coup de butoir d'un tracteur de passage. 
Les trois mètres carré à défaire ont nécessité plus d'un journée et demie de travail pour plusieurs hercules. Nous le verrons, l'arrivée du grigonnaisien, armé de ses outils a été déterminante. 

Au commencement il y eut une fente (réalisé par le maçon)


Puis, il nous fallu expliquer à certain que  l'angle d'attaque ne se situait pas vraiment là...


Ensuite, différentes techniques furent envisager, telle la masse

Ou le burin. Pourquoi pas?


Mieux, le burineur mais... 


Force est de constater que le chantier n’avançait guère
 

Le moral commençait à en prendre un coup. Nous mesurions, au fur et à mesure de l'écaillage de la gangue de ciment que derrière, les solides cailloux  nécessiteraient entêtement, intelligence et outils adéquats.

Premier moment déterminant. Le mur a commencé à perdre la tête


Forte tête, solidement posée sur un cou tout aussi massif
 

Tels des bourreaux, à l'aide de barre à mine, les travailleurs ont décapité l'éperon rocheux...
 

...qui a fini par tomber trente minutes après le début de l'entreprise !


Encouragés par cette première victoire, nous nous remîmes au labeur en utilisant de nouvelles techniques comme l'appuie tête, fort peu efficace ou...

 
...le tracteur, tout aussi inefficace.


Que ce soit par devant ou par derrière.


Le désespoir risquait de nous gagner.
Sous forme violente ...


...ou non violente


Il était urgent de trouver une nouvelle impulsion. 

Elle nous vint des femmes...


...d'un jeu plus collectif...



...mais surtout de l'arrivée d'un renfort frais, disponible (l'homme est en retraite depuis peu), costaud et expérimenté. 



 
L'homme, coup de masse après coup de masse, a mené la tâche à bien. 
Silencieux et têtu, il a grignoté l'enclos. Voulait-il s'enfuir ?

Vous mesurerez, à la vue de cette arche, la compacité du mur et le talent des maçons de l'époque 


Opiniâtrement, l'abatteur de mur est allé jusqu'au coup de cisaille initial.
 

Les camionneurs couëronnais et stéphanois pourront s'équiper de fourgons allongés et les entreprises pourront venir travailler. 
Merci forçats à la masse. 
Cayenne était durant ces quelques jours à St Clémentin.

A suivre pour les autres chantiers...interlude !

mercredi 14 février 2018

INTERLUDE

Neige de février pour le pré vaut fumier
La neige est tombée en abondance et a recouvert le bocage de son blanc manteau.
Nous n'avons pu profiter du silence ouaté mais notre éclaireuse, un peu plus à l'est de St Clémentin, en a gardé quelques traces. C'était beau.



Il a neigé dans l'aube rose
Si doucement neigé,
Que le chaton noir croit rêver.
C'est à peine s'il ose
Marcher

Il a neigé dans l'aube rose
Si doucement neigé
Que les choses 
Semblent avoir changé.

Et le chaton noir n'ose
S'aventurer dans le verger,
Se sentant soudain étranger
A cette blancheur où se posent,
Comme pour le narguer,
Des moineaux effrontés.
Vous avez reconnu ?
Cherchez dans vos mémoires les traces des poèmes appris à l'école ?
Maurice Carême et ses poèmes simples et naturalistes, facile à apprendre.
Est-il encore dans les manuels ? 

La neige tombe, l'hiver avance, l'attente est longue et nos mains s'engourdissent.

Et notre chantier dans tout ça ?

Je sais qu'une partie des lecteurs du blog, amateurs d'action et de rebondissement, s'ennuient à la vue de ces pages flottantes, tranquilles, nourries de petits riens, précieuses pour le narrateur et sa toute proche mais sans événements trépidants ni captivants !  
Tenir un blog à une époque contemporaine de l'invention des séries ? Un vrai challenge.
Raconter des histoires dans un temps qui a vu porter à son climax l'art du cliff hanger ? Une gageure.
Distiller en temps réel le récit d'un projet qui s'étage sur plus de deux ans, c'est forcément prendre...le temps et imaginer les interludes.

Les plus jeunes savent-ils qu'il fût un temps où, à la télé, il était (encore?) possible de s'ennuyer ? Qu'il était encore possible de voir cet ennui circuler en train - et en musique - entre deux programmes ou lorsqu'une panne interrompait les émissions ?
L'interlude que ça s'appelait. Inventé par Maurice Brunot en mille neuf cent soixante. Une époque d'avant la publicité. Et oui, cela a existé !


C'est bien beau cet interlude mais...
Et le chantier dans tout ça ?

Que s'ourdissent coups de pioche et coups de rabots...
Que sonne l'olifant et résonne des bruits d'artisans la vieille école assoupie...
Oyez braves gens, qu'on se le dise, le six mars prochain aura lieu la "signature des marchés", autrement dit première réunion de chantier.

Objectivement un événement. Non ?

Et qu'on se le dise aussi, vendredi nous partons pour une semaine d'activité intense avec un début tonitruant. Le weekend devrait voir le concours de nombreuses fourmis, s'ils ne se prennent pas les pieds dans la neige ou la glace - merci Sainte Météo de nous épargner tes excès.
La dernière phase de démolition devrait connaitre une accélération conséquente.

Amateurs de sensations fortes, patience donc ! Au retour, photos d'actions et récits épiques...

En attendant faites donc un tour de petit train

https://www.youtube.com/watch?v=Prs0FATTiWk

mercredi 7 février 2018

CHAPELLES DANS LA BRUME

T'as de beaux yeux tu sais


Il neige dans les Deux Sèvres. Dix centimètres hier dans la cour de l'école.
Dommage, nous n'y sommes pas. 
Le temps où il nous sera possible de vivre pleinement les saisons là bas à l'école n'est pas encore venu.
Nous patientons il faut bien le dire avec de plus en plus d'impatience. Le temps, particulièrement cet hiver nous parait long dans notre maisonnette ici sur la côte. Malgré l'océan et ses belles lumières.

Nous attendons la première réunion de chantier avec les artisans retenus. En février ou mars.
Après une période, courte mais intense, de réflexion et de choix, nous avons décidé de ne pas réaliser tout le programme de travaux envisagés. Il y aura un après, une suite.

Nous patientons aussi activement en préparant notre prochaine semaine de travaux dans dix jours. Les dernières démolitions sont au programme. Ce sera aussi l'occasion de rassembler quelques proches pour un weekend interactif.

Nous aurons une pensée affectueuse pour l'un d'entre eux qui, pour échapper à la corvée, a réussi à convaincre un chirurgien de lui faire des travaux de tuyauterie quelques semaines auparavant. Électricien farfelu et créatif, il s'adonne à une nouvelle forme de plomberie...

A défaut d'images de paysages enneigés, quelques vues des chapelles proches du village. Photographiées par surprise dans la brume d'un samedi matin.
Postées depuis longtemps au dessus de l'Argent, les deux chapelles des Rosiers et de St Ouen, dont les origines s'enracinent au douzième siècle, sont toujours là. 
On y va à pied, en sortant du village par l'est en direction d'Argenton les Vallées. 
Simples et belles, avec une acoustique formidable dans celle des Rosiers.

Une autre fois nous parlerons des chapelles et des guerres de Vendée qui ont fait rage dans ce secteur, particulièrement lors du passage des colonnes infernales de Grignon

Mais ce samedi là, ni colonne infernale, ni âme qui vive, seulement le silence ouaté

Saint Ouen






 
L'Argent aux pieds des chapelles

Les Rosiers







samedi 3 février 2018

L'ARGENT COULE A FLOT



La pluviométrie de décembre et janvier a atteint par endroit des records.
Nous ne sommes pas surpris, les climatologues nous l'ont dit, faute d'avoir pu enrayer la hausse de la température moyenne sur notre terre, nous devrons accepter les grands écarts. 
Du trop sec au trop mouillé, du trop chaud au trop froid, bref y aura des excès. Les tièdes, s'abstenir. 
De contraste à contradiction, il n'y a guère que deux syllabes à modifier. Mais pas les plus faciles...
Par exemple, se préparer à vivre à la campagne en pratiquant un jardinage écolo et...se rendre dans ce joli jardin avec une vieille voiture diésel (seize ans d'age) dont les émissions de carbone - si je les connaissais - pourraient me faire honte...
Et vous ? 

Pas simple. La chasse (je n'aime pas trop ce mot) ou plutôt la lutte (c'est mieux non ?) contre toutes ces pratiques peu enclines à améliorer notre sort est ouverte.

Dans son blog qu'elle tient depuis dix ans, Maeva, alias Blisscocotte se fait l'écho de cette démarche. Dans son article du dix neuf janvier "cinq petits colibris",elle parle de sa démarche. Ceux qui souhaitent la suivre dans cette aventure iront sur Instagram
 
Promis, dès que j'aurais atteint les cinq cent mille kilomètres (j'en suis à quatre cent cinq mille) avec mon vieux tacot pollueur, cette si solide focus - dans laquelle nos trois enfants ont fait conduite accompagnée -, je passe à la voiture à eau. Ben oui, pas forcément l'électrique. Certains propos nous font douter de tout ou presque. Merci Jean-Pierre.

Reste le vélo et la marche à pied.

Pendant ce temps là, pendant que ma pensée suit ses méandres, l'Argent continue de couler à flot.
Et, excès du climat ou pas, c'est beau !








Ce bel Argent, qui devient l'Argenton en avalant les eaux du Dolo cent mètres en aval du Moulin du Bourg, coule juste en bas du bourg de St Clémentin.
Avec cette jolie rivière nous sommes riches !!!!