vendredi 31 mai 2019

CLOCHE


vue de l'église et de l'argentonnais depuis le toit de l'école


Assez silencieux ce blog en mai.
La faute au manque de temps? Ou au temps consacré à d'autres activités?
Pas au manque d'événements c'est certain, il y a même surdosage parfois. 
Peut être l'un entrainant l'autre.

L'appétit est là que voulez vous...
Et un peu de fatigue aussi, nous devons le reconnaitre!

Dans cette page, zoom sur les aventuriers du ciel qui ont tenté d'atteindre non pas "l'inaccessible étoile" comme le chantait Brel, mais la cloche perchée sur le toit de l'école.
A bien y regarder, un point commun existe entre ces deux quêtes, la beauté et la gratuité du geste.
Tant pour Don Quichotte que pour le duo des deux Sancho que nous avons formé avec JP, il ne s'agit que de rêve et d'espoir...

https://www.youtube.com/watch?v=HgmuORddnkk

Nous l'avions laissé sur sa faim, coincé à mi corps dans l’entrebâillement de la petite lucarne, tendant la main vers l'inaccessible cloche...





Depuis, une plus grande lucarne avait été achetée et nous attendions qu'une rencontre s'organise.
Ce qui fût fait ces derniers temps.

Avant de raconter en image l'entreprise, petit rappel du motif.

Une vieille école libre - catholique donc - pour filles, petit couvent administré successivement par des religieuses venant de deux congrégations; tout d'abord les Filles de la Croix (La Puye dans la Vienne) de mille huit cent cinquante trois à mille neuf cent cinquante, puis les Filles de la Sainte Vierge (Salvert toujours dans la Vienne).
Un vieux bâtiment qui existe au moins depuis le dix-neuvième et consacré - c'est vraiment le terme - à des fins religieuses. 
Une petite chapelle dont la croix (vue sur une photo ancienne) a disparu.
Et une cloche au faitage de l'édifice protégée par son chapiteau métallique.

C'est ce clocheton inaccessible et inamovible, déconnecté de tout système de mise en branle du battant qui nous titille sérieusement depuis de nombreux mois. Je veux parler ici de JP et moi.
J'entends d'ici, à défaut de la cloche, les hypothèses pseudo psychanalytiques que certains d'entre vous ne manqueront pas de formuler... 

Pour l'instant aucun indice, aucun témoignage sur le fonctionnement de cette cloche. Était-elle actionnée de l'intérieur ou par une chaine en façade du bâtiment? Servait-elle à sonner matines ou à appeler les enfants en fin de récré?

Mais avant de résoudre l'énigme et de réinstaller la belle dans sa fonction, la priorité était de diagnostiquer et restaurer le vieux carillon. 
Sans pour autant attraper le bourdon.

Et pour savoir ce qui cloche, pas d'autre moyen que d'aller voir la-haut -sans dire au revoir -et ramener la bête au sol pour soin - sans que ne résonne le tocsin.

Démonter l'ancienne lucarne, découper le pare-pluie, agrandir l'ouverture, ôter les tuiles sans les casser...
 



...pour pouvoir se hisser à l'extérieur. Au moins en partie pour continuer à œuvrer.
 


Petit à petit, nous avons réussi à nous extraire du grenier. Et comme ni l'un ni l'autre n'avions posé de lucarne sur un toit en tuile,  nous avons tâtonné à la recherche de solution permettant de la fixer solidement et de façon étanche. Pour l'étanchéité, il faudra attendre mère pluie qui ne pointe guère ses gouttelettes.
Après avoir couper, visser, scier les tuiles, monter et re-démonter plusieurs fois la lucarne, nous avons pu nous occuper de la cloche.

En fait si cela s'est bien déroulé comme décrit ci-dessus, ce ne fût pas dans cet ordre là...



Une fois le trou fait dans la toiture, vous pensez bien que le JP ne s'est pas fait prié, il a filé daredare en direction de l'édicule...
 




Passée l'excitation de cette rencontre au sommet, et avant d'agir, nous nous sommes attachés. La hauteur et la pente du toit le recommandait.


A vrai dire, la méthode utilisée (une corde attachée autour des hanches) ne nous garantissait pas grand chose sinon de vomir brutalement lors d'un éventuel resserrement violent!!!

Une fois familiarisés avec les cimes, nous nous sommes rapidement libérés de ces liens...



Diagnostic posé et constat fait d'une fonte des éléments métalliques dans la rouille depuis belle lurette, le chirurgien est intervenu pour découper les éléments à restaurer.



Bien sûr JP, pas peu fier, s'est chargée de la belle...
 


...pendant que votre serviteur bringuebalait le chapiteau métallique, assez encombrant et au piétement fragilisé par le temps et les éléments. 




Bien sûr la cloche est passée par le trou fait dans le toit mais pas le chapiteau... 
Il a fallu réfléchir et trouver la moins dangereuse des solutions.
Après avoir espéré un manitou qu'est jamais venou, nous sommes passés de toit en toit, marchant sur les faitages, tels des albatros maladroits, emportant dans nos bras l'objet convoité, relié à une corde au cas où il nous échapperait.





Soulagé de toucher le plancher des écoliers...
Dommage la photo a coupé la croix du sommet du chapiteau. Me manque donc la petite touche de sainteté qui me sied si bien.

La première phase de préservation du patrimoine étant réalisée - une pensée pour les ABF - la photo de famille s'imposait.


Cela ne veut pas dire pour autant que cela en fait une famille de clochard

Une fois la nouvelle lucarne mise en place, testée et approuvée...




 











...ne restait plus qu'à commencer sans attendre les études et préparatifs de restauration







Le roi de la bricole est reparti. Depuis, je le sais, il continue à imaginer la seconde vie de la cloche (faudra lui trouver un nom) pour qu'un jour prochain, elle revienne sonner la vie qui passe à St Joseph.



Le moi de mai s'est passé dans les airs mais aussi sur l'eau.
Le rêve et l'aventure aussi bien sûr.
Que voulez-vous faire quand l'enfant qui est en vous continue de jouer et que parmi vos proches, la même envie s'impatiente et trépigne...pas moyen d'y échapper.

A suivre, une petite histoire d'eau entre amis.

mardi 7 mai 2019

UN LIVRE PÈSE PLUS D'UNE LIVRE


Après deux ans et demi d'obscurité, coincés dans les caisses en carton, tantôt dans un box pour camping car, tantôt dans une ancienne salle de maître, nos livres ont pris l'air.

A ma connaissance il y a deux catégories d'objet qui comportent des similitudes et, d'une certaine façon, ces objets ont beaucoup à voir entre eux. Mais leur principal point commun reste le poids.
Je veux parler des bûches de bois et des cartons de livres.

Ceux qui n'ont pas "fait du bois" en forêt ou ailleurs, auront du mal à comprendre, à ressentir la question. Les autres, dont je fais partie, sauront qu'au total, la bûche de bois mis dans l'âtre ou le fourneau, aura été porté quatre ou cinq fois au préalable. En faisant un rapide calcul, la stère de bois brûlée finis par peser une tonne...et votre dos, trop souvent s'en souvient !

Il en est de même avec les bouquins pour peu que vous soyez migrateur. Dans notre cas, certains livres nous suivent depuis le début de notre histoire, depuis le départ du nid original. Si je compte bien, en trente huit années, certains livres auront été transbahutés une dizaine de fois...

A cette corvée qui finie vraiment par peser - le poids cumulé des livres augmente au fil du temps alors que vos forces font le contraire...s'est ajoutée cette fois-ci l'épreuve du tri.

En vendant notre maison sur la côte, nous avons aussi par la force des choses, vendu la belle bibliothèque que notre ami Bernard nous avait construit. Elle était belle et...grande avec échelle intégrée et partie coulissante. Un vieux rêve d'enfant!


Le temps a passé n'est-ce pas...


Ici le choix s'est fait de limiter l'espace consacré aux livre. Non point pour une question d'espace, nous n'en manquons pas, mais pour nous contraindre à choisir et donc à ne pas accumuler trop...

Bref nous tentons de nous alléger. Ce principe nous guide depuis une dizaine d'année avec par exemple l'idée que si quelque chose rentre dans la maison, quelque chose d'autre doit en partir. 
Ce principe ne s'appliquant qu'aux objets, ne craignez pas en entrant chez nous, de nous voir systématiquement sortir...
Il ne s'agit pas, vous l'avez deviné, d'appliquer cette ligne de conduite au quotidien - la vie en serait bougrement compliquée - mais par étape, lors d'opportunité, ou lorsque l'on ressent l'oppression du trop plein, de faire le vide. 
L’emménagement à l'école depuis décembre dernier nous offre une belle occasion. Nous l'avons saisi. Merci Emmaüs, merci la déchetterie...

Ce détour pour vous dire que le tri des livres fût réalisé dans cet esprit.
La chose ne fût point facile, votre blogueur préféré s'attachant facilement. Aux livres aussi.

Je rappelle pour ceux qui n'auraient pas lu mes recommandations aux amis de Haute Garonne, la règle d'or d'un bon déménagement.
Appliquée aux livres, cela donne le tri suivant :
- une pile biblio
- une pile grenier (le purgatoire qui débouchera sur l'enfer ou le paradis selon l'intérêt que porteront vos descendants à ces reliquats -ou reliques!!!). Ma compagne considère que  reléguer ou "reliquer" est un acte de lâcheté qui consiste à procrastiner sur la génération suivante. Un peu comme avec le climat...
- une pile vide grenier. Ou comment confondre valeur affective et valeur réelle des livres...
- une pile pilon. For peu élevée dans mon cas.

Au préalable, nous avons créé une bibliothèque en faisant, une nouvelle fois travailler l'entreprise Renovpal
http://renovpal.fr/ 

"Le poids des mots, le choc des photos" disait Paris Match, alors voici en image un aperçu de nos récentes activités bibliophiles.


Les cartons et le tri

le stock en cours d'épuisement


le tri...


en attente de grenier




en attente de rangement...

La bibliothèque...














il reste même de la place!!!


...et son annexe


ou comment combiner rangement et sécurité (garde corps)












Petit à petit les oiseaux aménagent leur nid. 
C'est le printemps...