lundi 12 novembre 2018

COUPS ET BLESSURES






Samedi, opération pose de plancher dans le grenier de l'école.
Maintes fois remis ces travaux s'avéraient indispensables pour y caser cartons et objets lors du déménagement qui approche.

Une équipée à deux s'est organisée ce weekend pour mener à bien l'ouvrage.
A l'abri des intempéries - vu que l'automne s'est vraiment installé -, bien outillé, bien éclairé, bien installé, les deux bonshommes pouvaient se mettre à l'ouvrage en sécurité.

Allez savoir pourquoi spécialement ce jour là, les farfadets ont choisi de nous jouer des tours. Est-ce par esprit de vengeance? Dérangé dans leur tranquillité auraient-ils tenté de nous chasser de leur refuge?

Ce qui est sûr, c'est qu'ils ont mis le paquet.

Première tentative : profitant de l'obscurité de la soupente, les farfadets posent une dalle de plancher bancale sans appui à l'extrémité sur une solive. Le blogueur s'avance serein pour préparer la pose d'une autre dalle et...prend appui de ses deux mains sur la précédente! Cette dernière plonge sous le poids du corps et entraine le gaillard vers le vide (relatif car au dessous de l'épaisse couche d'isolant, le plafond aurait ralenti - au moins un moment - la course du bricoleur). Ni une ni deux, celui-ci se raccroche comme il peux et remonte à la surface tel un ressort...la première dalle retrouvant son équilibre initiale, et l'animal en remontant à la surface...rencontre alors - très brutalement - l'autre dalle d'OSB. 
Le contact fut frontal...


Deuxième tentative, n'ayant pu me neutraliser, les farfadets du grenier s'en sont pris au JP. 
A deux reprises de surcroit.

Tout d'abord, le contraignant à des postures scabreuses, ils lui ont bloqué le genou, que le jeune homme a fragile depuis fort longtemps. Et pourtant, prévenu du risque, l'homme était équipé de genouillère et de protège genoux type carreleur.




Rien n'y fit, JP lors d'un double salto arrière pour mesurer au centimètre près la longueur de planche requise, s'est mal réceptionné.
Je vis alors le sieur tenter de se mettre debout et danser la danse de Saint Guy en proférant des borborygmes incompréhensibles, la mousse aux lèvres et le rictus à la bouche - j'ai failli m'enfuir.

Après une proposition - refusée tout net au prétexte qu'à ce rythme là, "le plancher n'avancerait guère" - de tester les nouvelles urgences du centre hospitalier tout neuf du nord Deux Sèvres,  plusieurs tentatives de médecine orthopédique de guerre furent promptement mises en œuvre. 
Normal un jour de centenaire de l'armistice de la Grande Guerre. 
L'une a consisté à tirer sur la jambe du bougre allongé sur le plancher récemment posé; un peu comme le paysan tire avec une vêleuse  sur son veau récalcitrant à voir le jour. Le vêlage n'eut point lieu et le genou resta bloqué.
Mais ceux qui le connaissent bien savent combien un JP est têtu et rétif. 
Bien lui en prit. A force d'arc-boutage et d'étirement entre les pièces de charpente, un craquement qui dans d'autres lieux aurait été qualifié de sinistre survint et, miracle, l'homme se remit debout et marcha comme si de rien n'était.
Même pas eu besoin d'opérer et de poser une prothèse totale du genou. 



"Un ménisque ça démissionne ou ça ferme sa gueule" . 
Comme aurait pu le dire Jean-Pierre Chevénement

Et puis nous croyant sauver d'affaire, le cœur léger d'avoir réussi à déjouer deux tentatives d'immobilisation, nous nous sommes remis au travail.

C'était sans compter sans la perfidie des animalcules.

Le sort de JP était scellé. Après son genou droit, son index gauche devint la seconde victime de cette funeste entreprise. 
De sa main droite, croyant taper sur le bois, avec toute l'énergie qu'on lui connait, il assena un méchant coup de marteau sur le pauvre index de la main gauche qui lui, ne demandait rien à personne.  











Le sang gicla - le plancher était baptisé -, la messe était dite.
Les farfadets, résignés de devoir quitter les lieux mais réjouis des tours joués, s'en furent.











Et les deux bricoleurs, fourbus et estropiés, terminèrent assez tard, mais terminèrent tout de même la pose du plancher.
Le soleil était couché.

Les deux bricoleurs, après quelques verres ravigotants et un copieux repas, s'endormirent blessés mais heureux de leur victoire.

Le lendemain, nous narguâmes  les farfadets en imaginant postures et installations à risque. 


Forcément il ne se passa rien.

ÉPILOGUE (du lendemain)

L'affaire s'est terminée à la clinique de la main.
Ce mardi matin infirmière et médecin ont réussi à convaincre le bricoleur maladroit d'aller montrer le vilain doigt - qui le temps passant, prenait une vilaine allure - à un spécialiste des lendemains de bricolage.

Il s'en fût donc à Nantes à la clinique et y gagna un magnifique pansement...après un passage au bloc pour drainage de la plaie.

L'homme est au repos forcé. 
Pour combien de temps?
 

2 commentaires:

  1. Decidement, je ne comprends pas les gens qui se blessent en bricolant.
    O.Menix

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    1. Décidément je ne comprends pas les gens qui se font réparer sans bricoler.
      O.Frontix

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