VOÉYAJHE DÉS LUMAS
(voyage des escargots en poitevin-saintongeais)
L'an passé nous nous aventurions à l'est du Poitou, quelque part au nord de la Vienne, aux confins du Poitou, de la Touraine et du Berry.
Au retour nous avions partagé avec vous quelques photos et égrené quelques bons souvenirs, espérant casser la mauvaise -ou pire, l'absence- de réputation de ce pays discret mais charmant.
http://ecoleclementin.blogspot.com/search?q=poitou
Cette fois-ci, lors de nos vacances en juin, nous ne disposions que de peu de temps et étions encore plus fourbus que l'an passé. Sans parler de la semaine précédent notre escapade qui nous avait bien commotionnés.
L'exposition de l'école aux intempéries et particulièrement aux orages de juin du fait de menuiseries retardataires et la découverte qu'il nous faudrait craquer un peu plus la tirelire pour nous acheter un bout de nouveau toit, nous avait ôté l'envie de voyager. En même temps - dirait l'autre-, ces tracas rendaient obligatoire l'oxygénation du peu de cerveau qui restait utilisable...
Bref. Bien que le petit cochon de la tirelire faisait la gu...la tête, nous sommes partis, tels les lumas, notre maison sur le dos.
Voici donc; dans la grande tradition des soirées diapos "retour de vacances", quelques diapositives de ce petit périple.
Pour les plus jeunes, sachez que la soirée diapos consistait, dans les années quatre vingt, après le déjeuner ou le diner chez les amis ou en famille, à fermer les volets, installer le projecteur et charger les diapositives présélectionnées. Les plus riches d'entre nous déployaient l'écran sur un trépied, les autres tendaient un drap ou, à la rigueur utilisait un mur blanc.
Les chaises installés, tout le monde prenait place et dans l'obscurité, se succédaient au son du cliquetis du va et vient du chargeur, les vues plus ou moins intéressantes des vacances des hôtes. Certains en étaient les spécialistes et ce n'était pas sans une certaine appréhension que nous nous retrouvions chez eux. Car il est bien vrai que la cérémonie pouvait être ennuyeuse. Vous n'aviez pas partagé les vacances du réalisateur des diapos, les photos étaient parfois médiocres et vous vous coltiniez tous les détails du voyage, du montage des tentes à la partie de pétanque sur le boulodrome du camping.
Le plus redoutable survenait quand heureux et fier de ses diapos, , la dernière encore projetée sur l'écran, le maitre de cérémonie vous proposait de re-passer celles de l'an précédente au Mont-Dore...
Vous veniez de passer une heure en Alsace avec toute sa petite famille et, au bord de l'ennui profond, pour éviter aimablement le pensum, vous annonciez qu'il était temps de rentrer.
Depuis, diapositives et projecteur dorment au fond des armoires. Un jour peut être, devenus vintage, nos enfants les ressortiront de l'oubli et, si les diapos n'auront pas totalement perdues leurs couleurs, ils verront de nouveau défiler les images surannées d'une époque déjà lointaine où informatique et smartphones n'existaient pas...
Juste avant de quitter le village, nous sommes passés nous rendre compte de la force des orages qui se sont abattus dans le secteur. Un cèdre du Liban s'est fracassé dans le petit parc créé à l'emplacement du vieux cimetière.
Ni mort, ni blessé à déplorer. Par contre le monument au mort du village, sis sous ce grand cèdre, a perdu la tête. La liste gravée des disparus durant les guerres, gisait au sol.
S'il y a des réparations qui parfois attendent longtemps pour être entreprises, là fissa, les travaux furent rondement menés. Quelques jours après seulement, le monument avait retrouvé de sa superbe. On ne badine pas avec les morts, encore moins quand ils sont patriotiques.
Encore bouleversés , nous prîmes la route direction Montcoutant au sud ouest de Bressuire.
Première halte pour se balader dans la ville et regarder les expositions photos. Nous n'avons pu, du fait de notre horaire de passage profiter des expositions en salle.
https://www.festivalphotomoncoutant.fr/
La Gacilly est devenue la Mecque des expos photo en plein air.
Moncoutant, plus modeste ne peu rivaliser avec son homologue bretonne mais mérite le détour.
On peut aussi y aller spécialement.
Des photos plein les yeux, nous avons filé plein sud à petite allure et peu de temps après nous nous sommes posés au cœur du Marais Mouillé dans un petit camping à St Hilaire la Palud.
Deux jours plus tard, nous avons repris la route pendant quinze minutes pour nous poser dans un autre petit village, celui de La Garette, près de Coulon
Soleil, ombre, oiseaux, eau, canaux, silence, livres, jeu, sommeil, vélo. REPOS
Nous avons aussi à plusieurs reprises mis nos roues sur le trajet de la Vélofrancette.
https://www.lavelofrancette.com/
Plusieurs personnes parmi nos proches ont parcouru, de Ouistreham à La Rochelle, ce nouveau circuit cycliste. L'un d'entre eux, le célèbre JP de Blain, en garde un souvenir particulier.
Lors de la traversée du Marais Poitevin, son régime ne fut pas sans selles...
Le marais poitevin est un lieu riche d'histoire et de nature.
Né du comblement et de la poldérisation de l'ancien golf des pictons, il est irrigué de nos jours par la Sèvre niortaise et le Lay.
Les villages y sont vraiment beaux et les uns après les autres sont mis en valeur. Le vélo est sans doute le meilleur moyen (en dehors du bateau) de découvrir le marais.
Ce n'était pas notre première incursion, nous l'avions découverte lors d'un weekend familial à Pâques deux mille six, suivis de passages de quelques jours depuis l'acquisition du fourgon.
Parmi les belles découvertes, les ruines de l'Abbaye de Maillezais, but de l'une de nos excursions cyclo touristiques
.
A une heure et demie de notre école, d'autres balades suivront.
Coulon
le port |
Libellule géante du marais |
église |
Salle des fêtes |
Retour par Niort, à l'extrémité est du marais.
Ville chef lieu des Deux Sèvres, nous n'en connaissions que les bouchons et le quartier des mutuelles quand le seul chemin menant à l'autoroute A 10, passait par là.
Vrai coup de charme pour cette petite ville de soixante mille habitants .
Département peu peuplé (mais pas dépeuplé - soixante sixième sur les cent deux départements français), un habitant sur six des Deux Sèvres habite Niort.
Ville cossue qui tire sa richesse du secteur tertiaire et particulièrement des mutuelles qui ont pour la plupart leurs sièges sociales ici.
Petite balade dans une ville qui nous a donné envie d'y revenir.
La Sèvre et l'église St André |
Le Donjon |
les halles |
Un animal serpentant les rues niortaises |
Jardin de la Brèche |
Église St Etienne |
Fin de l'excursion.
Tout le monde descend.
Retour à l'école...
La libellule rouge
RépondreSupprimerSur mon épaule s'est posée
Intime et familière.
Sôseki nous parle
SupprimerEn si peu de mots nous dit
Les instants saisies
La cloche se tait
RépondreSupprimerle parfum des fleurs en écho
ah! quelle soirée.
Kane kiete
SupprimerHana no ka wa tsuku
Yûbe kana
Ainsi parla Bashô....
RépondreSupprimerRien ne dit
SupprimerDans le chant de la cigale
Qu'elle est près de sa fin
Je vois et suis heureux de constater qu'il y a des amateurs de haïkus.
Basho est mort depuis bien longtemps, sa poésie lui survie.
Pour un homme souvent trop bavard, le haïku est une école de silence.
Le haïku c'est l'instant présent, une émotion fugace...
RépondreSupprimerAux courageux entrepreneurs qui rénovent une petite école je recommande vivement la lecture de haïkus, et peut-être un peu de méditation, pour mieux affronter les problèmes d'huisseries! Ceci dit je trouve ce gris très élégant.
Merci pour le conseil. Ma fille, avertie du personnage, m'a offert il y a quelques années un petit guide pour apprendre la méditation. C'est dire l'importance et la difficulté de la tâche; le blogueur n'a pas la méditation facile...
SupprimerA défaut de m'inciter à méditer, la rénovation de la petite école m'a fait redécouvrir le bonheur du haïku. Une façon comme les autres de méditer.