DE RETOUR DE SAINT CLÉMENTIN
Une semaine d’immersion dans l’univers de l’école. S’approprier
tranquillement les lieux, arpenter cour, terrain et bâtiment, mesurer l’espace,
les sonorités, sentir la terre sous ses pieds, entendre rugir le vent dans les
résineux du voisin et se dire que l’océan n’est pas si loin. Vivre les
journées d’un angélus à l’autre et oublier les rythmes, plus au nord, des vélo, boulot, dodo. Penser à l’après qui n’est pas si loin.
Retourner à la terre.
Pas celle qui nous recouvre au bout du bout mais celle que l’on
creuse pour y planter les fruitiers avec l’aide d’un enfant.
Réinstaller un peu de précaire, d’inconfort dans un bivouac
de chantier. D’autres, en leur temps (de chantier) ont utilisé la caravane,
nous, la fourgonnette pour dormir et l’ancienne salle de travail des
institutrices pour manger. Un poêle à pétrole prêté par les neuillaubrais, le
réchaud de Francine, une table en bois d’un vide grenier à Piriac, quelques
chaises pliantes, un fil à linge tendu entre 2 vis et un cageot en guise d’étagère.
Ceux qui aiment le camping et qui n’ont pas coupé le fil avec leur enfance
comprendront.
La météo d’hiver, avec ses ciels gris, ses courtes journées,
la pluie et le vent, décape les illusions et ôte le côté romantique aux aventures.
C’est les pieds dans les bottes et la goute au nez que l’on mesure vraiment si
le rêve tient le coup. C’est quand les devis en euro s’ajoutent les uns aux
autres que l’on pèse le poids de ses envies. Bref comme disait mon oncle Pierre, c’est au
pied du mur que l’on voit le maçon. Autrement dit, ce premier bivouac chez nous
en hiver dans ce lieu endormi chargé d’une histoire maintenant terminée, en
jachère, en attente d’une nouvelle tranche de vie, nous a introduit dans notre
nouveau présent d’apprentis rénovateurs.
Nous sommes donc partis de St Brevin remorque et coffre
chargés à ras bord et listes biffées, accompagnés jusqu’à la rue par un éminent
journaliste, venu tout exprès de la Sencive. Grâce à lui vous pouvez vivre
ce départ comme si vous y étiez.
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liste et... |
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...et rdv |
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Bien chargée |
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Si si tout le monde y croit. Gg est allé à pied à St Clémentin |
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la Banane tenait beaucoup à ce que ce portrait soit publié. C'est fait! |
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Madame est sur le départ |
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Le convoi se prépare |
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Pas de départ sans un coup de balayette |
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Les séparations entre ces deux la a toujours été délicate |
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L'émotion toujours... |
A peine installés, nous nous sommes attelés à nettoyer les
lieux car voyez-vous, 3 tilleuls dans une cour, c’est bucolique en été mais
chargée d’une sacré biomasse en hiver…la brouette a vite été remplacée par la
remorque ! Petit à petit notre 1er tas de compost a pris forme.
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Mieux que la brouette |
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Ne pas se décourager... |
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Le gardien de l'école est toujours là |
Un autre chantier a eu pour but d’accéder à la cave dont l’entrée
était barrée par la végétation. Plaisir enfantin de la découverte, de la mise
en valeur de cette belle cave enterrée, au sol en terre et bien aérée par un
soupirail qui la relie à la cour. Beaux éléments d’architecture (escaliers en granit, entrée voutée
en brique, ferronnerie) que l’on
retrouve dans l’ensemble de la construction. Le granit que nous retrouvons dans toutes les
ouvertures de l’école, vient d’Argenton, situé à 5 kms à l’est, vers Thouars,
aux confins du Massif Armoricain.
Je vous l’ai déjà dit, la Bretagne n’est jamais loin.
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Avant |
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Pendant |
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Après |
Le lierre envahissant a aussi été arraché des murs. Il était
temps, à certains endroits, les racines installées dans la terre des murs menaçaient
de disjoindre la maçonnerie et être fatal à terme à l’appareil.
Le constat-merci la pluie- du non écoulement de l’eau de la
cour, a justifié la recherche d’un puits perdu. Non trouvé à cette heure malgré
les trous creusés régulièrement pour suivre la buse. Tel un sherlock holmes du
drainage, armé d’une pelle, j’ai traversé le terrain sur plus de 25 m en
creusant régulièrement et toujours plus profond, de beaux orifices. Mais rendu
au sud du terrain, fourbu d’avoir trop creusé, j’ai remis à un prochain séjour
la résolution de l’énigme. Les professionnels de la profession m’ont dit qu’avec
les buses en ciment, le colmatage par les racines aux jonctions n’était pas
rare. Bref un problème à résoudre.
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C'est bouché |
Nous avons aussi fait nos premières plantations, des groseilliers
et des cassissiers venant tout droit du Sillon de Bretagne. Merci la Banane,
merci M. de la Sencive. La plantation s’est faite dans la plus belle harmonie, à
trois. Je creusais, Chouette Mama plantait et Manech arrosait. Il s'est vu confiée la mission de surveiller la météo et de revenir par temps trop sec arroser les jeunes
plantations.
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Préparer |
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Planter |
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Arroser |
En dehors de ces activités riches en gestes et mouvements
que mes propres muscles avaient oublié, donc génératrice de sérieuses courbatures,
nous avons rencontré maitre d’œuvre et architectes. Il s’agit de choisir celui
ou celle qui va nous accompagner dans le projet.
J’indique
ci-après les adresses des 3 agences que nous avions pré sélectionné. Si vous
êtes curieux et intéressé par la chose (j’en connais parmi les lectrices du
blog) vous pouvez en cliquant dessus ou en recopiant ces adresses dans la barre d’adresse, allez
jeter un œil sur leurs réalisations. Ces 3 rencontres riches et parfois
déroutantes ont donné un peu plus de corps au projet.
Notre choix va se faire courant du mois de février.
J’allais oublier, nous avons revu Roger, le croqueur de
pommes. Il nous a fait visiter sa pépinière. Ce sera sans doute notre première
adhésion associative locale, avec l’avantage de passer commande de nos futurs
fruitiers sur place.
Fin de l’épisode...à suivre, la découverte d'Argenton...